dicembre 28, 2010

La questione sionista ed il Vicino Oriente. – Documentazione tratta da “Le Figaro”: i) Cronache dell’anno 1921.

Sinottica di «Geopolitica»
Home della «Questione sionista»
Mentre valgono le considerazioni generali già fatte per le precedenti fonti documentarie, e cioè: 1°) «Oriente Moderno»; 2°) «Le peuple juif»; 3°) «Jüdische Rundschau»; 4°) Le temps; 5°) «L’Osservatore Romano»; 6°) «La Documentation Catholique»; 7°) «La Rassegna Italiana»; 8°) «La Correspondance d’Orient»; 9°) «Le Matin»; e ora: 10°) «Le Figaro» pare qui opportuno rilevare ogni volta la casualità e imparzialità con la quale le diverse fonti si aggiungono le une alle altre, animati da una pretesa di completezza, che sappiamo difficile da raggiungere. A causa di problematiche tecniche complesse da spiegare per “Le Figaro” e altri archivi digitali dobbiamo seguire un criterio diacronico anziché quello sincronico finora seguito. Per assicurare una successione cronologica dei testi seguiremo una diversa numerazione basata data del giorno e del mese di ogni singolo anno. Ciò consentirà inserzioni successive senza dover rifare la numerazione. Il nuovo simbolo di freccia: immetterà nella modalità di editing orizzontale, a libro, dove sarà sviluppato il commento e l’apparato critico ed avendone il tempo anche la traduzione italiana, per chi non fosse in grado di leggere agevolmente il testo originale.

Il quotidiano parigino “Le Figaro” inizia le sue pubblicazioni nel 1826 e precede di non pochi anni il momento cronologico iniziale della nostra ricerca su “La questione sionista e il Vicino Oriente”, convenzionalmente fissata nell’anno 1882, quando in Palestina si hanno i primi insediamenti sionisti, finanziati da Rotschild, pur con propri peculiari caratteri. Anche questa fonte è attinta dalla Biblioteca Gallica dove si trova digitalizzata e consultabile in formato immagine ed in formato testo, acquisito con OCR. Non escludiamo però una ricerca lungo tutta la serie disponibile in OCR, e cioè dal 1826 al 1939. Se troveremo materiale interessante, ci serviremo di “rinvii” per non uscire dagli stretti e prefissati limiti della ricerca, per la quale facciamo uso del comodo motore interno all’OCR e quindi rivediamo e ricontrolliamo i testi sul formato immagine. Per altri quotidiani, non presente su Gallica, come l’«Osservatore Romano» consultiamo direttamente l’originale e fotografiamo gli articoli. Qui con “Le Figaro”, ossia il terzo quotididiano che ricaviamo da Gallica, siamo condizionati da problemi tecnici, che ci inducono al criterio diacronico, pur iniziando il nostro percorso dal 1921, fortunatamente indicizzato in OCR. La serie “Le Figaro” termina nel 1942.

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LA QUESTIONE SIONISTA
E IL VICINO ORIENTE
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tratta dal quotidiano parigino “Le Figaro”

1920 ↔ 1922

Le Figaro: 1882 - 1883 - 1884 - 1885 - 1886 - 1887 - 1888 - 1889 - 1890 - 1891 - 1892 - 1993 - 1894 - 1895 - 1896 - 1897 - 1898 - 1899 - 1900 - 1901 - 1902 - 1903 - 1904 - 1905 - 1906 - 1907 - 1908 - 1909 - 1910 - 1911 - 1912 - 1913 - 1914 - 1915 - 1916 -1917 - 1918 - 1919 - 1920 - 1921 - 1922 - 1923 - 1924 - 1925 - 1926 - 1927 - 1928 - 1929 - 1930 - 1931 - 1932 - 1933 - 1934 - 1935 - 1936 - 1937 - 1938 - 1939 - 1940 - 1941 - 1942

Anno inizio spoglio: 1921
Sommario: Anno 1917 de “Le Figaro” → 1) 4.9.1921: Una critica ebraica del sionismo: «io sono un Americano». – 2) 23.11.1921: Da Praga a Gerusalemme. – 3) 4.4.1917: – 4) 19.8.1917: –

Serie Periodici 1921 = a: Oriente Moderno; b: Le peuple juif; c: Jüdische Rundschau; d: Le Temps; e: L’Osservatore Romano; f: La Documentation Catholique; g: La Rassegna Italiana; h: La Correspondance d’Orient; i: Le Figaro; j: Journal des débats; k: Journal de Genève; l: Gazette de Lausanne; m: La Vita Italiana; n: La Stampa; o: El Sol; p: El Siglo futuro; q: Alrededor del Mundo; r: New York Tribune; s: Evening Public Ledger; t: The Sidney Morning Herald; u: Luxemburger Wort; v: Escher Tageblatt; w: The Evening Post; x: The Ashburton Guardian; y: La Civiltà Cattolica; z: Miscellanea.

Cap. 1
Top supra ↑ 4.9.1921 infra

Une critique juive du Sionisme

Le Figaro,
67me Annéè - 3me Serie - N° 247 (t)
Domenica, 4 settembre 1921, p. 4

Une critique juive du Sionisme

Elle est formulée dans le World’s Worth par M. Morgenthau, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Constantinople. Le Journal des Débats en donne une analyse dont voici un extrait:

L’enthousiasme fut immense quand, au cours de la guerre, la déclaration Balfour fut publiée. On y vit la promesse que la Palestine deviendrait le foyer national des juifs. En réalité, le texte disait seulement que «le gouvernement britannique envisageait avec faveur l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif», ce qui est un engagement beaucoup plus limité. On put croire que la Palestine serait érigée en Etat sioniste souverain et que la doctrine sioniste allait se matérialiser en entier. C’est une extraordinaire duperie. Les chefs du sionisme assument une redoutable responsabilité en répandant une idée aussi fausse. La réalisation de ce plan est, en effet, impossible.

Il y a d’abord un empêchement d’ordre économique. La Palestine est pauvre et ne saurait nourrir une nombreuse population. On compte dans le monde 13 millions de juifs. Les sionistes les plus exaltés ne parlent d’en établir en Palestine que 5 millions. C’est un projet extravagant. La Palestine ne saurait ajouter plus d’un million d’âmes à sa population actuelle. Pour développer l’agriculture, il faudrait disposer de sommes fantastiques, d’autre part, aucune grande industrie ne peut se développer dans cette région.

Il y a aussi un obstacle politique. Jamais les mahométans ne toléreront l’établissement d’un Etat juif. Les chrétiens de toutes les confessions, catholiques, orthodoxes, protestants, ne supporteraient pas non plus que les Lieux Saints fussent soumis à un contrôle souverain purement israéliste. Une telle tentative ne pourrait que développer l’antisémitisme et augmenter la haine qui s’attache déjà en Russie ou en Pologne aux juifs. Les prétentions politiques du sionisme sont purement fantastiques.

Enfin, ce mouvement est contraire à l’évolution des cent dernières années. Dans tous les pays d’Occident, en Grande-Bretagne, en France, en Italie, aux Etats-Unis, les juifs ont réussi à se faire reconnaître la pleine qualité de citoyens, à telles enseignes qu’en Angleterre, par exemple, on a vu Disraeli, devenu à la fin de sa carrière lord Beaconsfield, être plusieurs fois premier ministre et, plus récemment, sir Rufus Isaacs (aujourd’hui lord Reading) être successivement Lord Chief Justice, ambassadeur à Washington et vice-roi de l’Inde. Quant à l’Amérique, elle est la véritable Sion des juifs. Partout les juifs peuvent servir lé Dieu de leurs pères et cependant participer pleinement à la vie du pays auquel ils appartiennent. Mais, en Amérique, nous refusons de nous retirer volontairement dans un ghetto pour l’amour de vieilles traditions.

Et M. Morgenthau conclut ainsi:

Les juifs de France ont trouve en France leur Sion. Les juifs d’Angleterre ont trouvé en Angleterre leur Sion. Nous, juifs d’Amérique, nous avons trouvé en Amérique notre Sion. C’est pourquoi je ne veux pas qu’on m’appelle un Sioniste. Je suis un Américain.


Cap. 2
Top supra 23.11.1921 ↓ infra ⇒

De Prague à Jerusalemm


Le Figaro,
67me Annéè - 3me Serie - N° 327 (t)
Mercoledi, 23 novembre 1921, p. 1
De Prague a Jérusalem.

Prague est une ville que je recommande aux amateurs de congrès dans l’intervalle des séances, ils y trouveront agréablement à occuper leurs loisirs. Sur cette colline du Haratchin, où le Moyen Age, la Renaissance et le charmant rococo du dix-huitième siècle se mêlent-aussi harmonieusement qu’à Rome ou à Venise, parmi les palais à la romaine et les couvents où l’herbe pousse, ils pourront se donner le plaisir, sur les simples indications de Baedeker ou de Joanne, de ressusciter sans peine (tant les pierres ici sont parlantes) tout un passé magnifique. Et quel que soit le résultat de leurs palabres, ils seront sûrs au moins de n’avoir pas perdu leur temps.

Est-ce cette raison esthétique qui a conduit à Prague, il y a quelques semaines, les sionistes du monde entier? Peut-être. En tout cas, ils trouvaient là-bas, parmi d’autres merveilles, une reque particulièrement émouvante pour eux, une synagogue, sans doute la plus ancienne de l’Europe, un-petit sanctuaire chargé de siècles, de poussière et d’ombre entassée, en contrebas des rues, des maisons, de toutes les choses d’atentour, et qui s’affaisse et qui s’enfonce avec le désir obstiné des vieilles choses de descendre toujours plus bas dans la terre. Et tout près, un cimetière étonnant, lourd d’années lui aussi, avec des pierres aussi vétustés que la synagogue elle-même, un cimetière où les morts depuis des siècles s’amoncèlent les uns sur les autres, bossué, vallonné, hérissé de stèles funèbres, et si peuplé par la multitude des défunts qu’aucun gisant, semble-t-il, n’a eu la place de s’allonger à son aise.

Le congrès qui s’est tenu dans le voisinage de ce charnier et de cette synagogue offrait cet intérêt d’être le premier congrès sioniste universel réuni depuis la fameuse déclaration Balfour, qui reconnaît l’existence d’un foyer juif en Palestine. On pourrait s’imaginer que les séances se passèrent dans le triomphe et l’allégresse. Or, c’est le contraire qu’on a vu. Ce ne fut que disputes, récriminations et regrets, une longue lamentation passionnée. Non, la déclaration Balfour n’a pas satisfait Israël!

Il y avait là des Miszrachi, des Orientaux, des mystiques pour lesquels la Palestine n’est rien que la terre des ancêtres, la terre où Dieu s’est révélé à son peuple et où tout bon juif doit rêver de dormir son dernier sommeil. Ces Miszrachi ne s’intéressent ni à la politique, ni aux multiples problèmes économiques et sociaux que soulève la complète attribution de la Terre Sainte aux enfants d’Abraham. Que fera-t-on des Arabes qui peuplent le pays au nombre de plusieurs centaines de mille? Que fera-t-on des chrétiens de toutes races et de toutes confessions, et de leurs fondations pieuses ? Comment nourrir sur un sol naturellement très pauvre des milliers d’Israélites accourus de toutes les parties de l’Univers? Autant de questions qui laissent froids ces Orientaux fanatiques, venus pour la plupart de Pologne et de Russie, nourris dans l’espoir du miracle, et qui répondent, sans broncher, à toutes les objections «Dieu y pourvoira, c’est son affaire il nous a tirés de bien autres embarras!»

Les Miszrachi formaient, si l’on peut dire, l’extrême droite du congrès; la gauche était constituée par les Paolé-Sion, les Prolétaires de Sion, en majorité bolchevistes et adhérents à la III Internationale. Pour ceux-ci, esprits fort peu religieux en général, le plus beau rêve n’est pas de mourir à Jérusalem, d’être enterré auprès du mur des Pleurs, ni de rebâtir le Temple. L’idéal, c’est de créer au bord du Jourdain une cité communiste qui réalisera la société de justice annoncée par les prophètes et Karl Marx, le dernier d’entre eux.

Si différents, si opposés qu’ils fussent de sentiments et de pensées, Miszrachi et Paolé-Sion s’entendirent pour livrer ensemble, chacun avec ses arguments, un furieux assaut contre les politiques et les modérés de l’assemblée groupés sous la bannière du célèbre docteur Weissmann, un des grands chefs du sionisme. Oubliant que M. Balfour n’a jamais promis aux juifs qu’un foyer, où ils pourront développer en toute sécurité, à l’abri des pogroms et des vexations, leur religion et la culture hébraïque, les Miszrachi reprochent aux Anglais de les avoir dupés. Aujourd’hui’ pas plus qu’hier, gémissent-ils, les Hébreux ne sont les maîtres souverains en Palestine. Il y a toujours là-bas des musulmans et des chrétiens, les infidèles souillent toujours la terre des Ancêtres la fameuse Déclaration n’a rien changé au fond des choses à Jérusalem, les juifs sont toujours en exil, les Anglais se dérobent à leur mission de purificateurs et d’agents de la volonté divine. Les Paolé-Sion, de leur côté, s’élèvent avec plus de violence encore contre la politique britannique en Palestine et contre le docteur Weissmann. A les en croire, la sympathie témoignée par l’Angleterre au sionisme n’a été qu’hypocrisie et mensonge. Sous couleur de défendre les juifs, elle s’est fait accorder un mandat sur la Terre Sainte, qui lui sert de rempart pour protéger l’Egypte et la Mésopotamie. Avec les millions et les millions que les israéliles ont envoyés de partout, et principalement d’Amérique, elle est en train de construire à son profit des routes et des chemins de fer stratégiques. Les capitalistes font là-bas d’excellentes affaires. Ce n’est ni une cité juive, ni une cité communiste que MM. Balfour, Weissmann, Sokoloff et consorts ont instaurée à Jérusalem, c’est l’imperialisme c’est le capitalisme anglais.

Ces attaques des Paole-Sion parurent si indécentes aux anglophiles du congrès, qu’on finit par les expulser de l’assemblée. Une majorité se constitua autour du docteur Weissmann et des politiques du sionisme, qui considèrent que, si imparfait qu’il soit, l’état actuel des choses en Palestine constitue pourtant un progrès, qu’il faut en savoir gré à la Grande-Bretagne, et que les juifs ont franchi une étape décisive dans la réalisation d’un lointain idéal. Puis le congrès se sépara sur cette déclaration:
«Les juifs sont disposés à accorder l’égalité des droits aux autres races qui habitent la Palestine»
Formule vraiment admirable, si l’on songe que ces juifs si généreux ne sont là-bas que 60 à 80.000 environ, contre 700.000 musulmans et chrétiens.

En attendant, à Jérusalem, la situation apparaît de jour en jour plus compliquée. Une commission anglaise, envoyée pour étudier la cause des pogroms qui ont éclaté, il y a quelques mois, à Jérusalem et à Jaffa, vient de rentrer à Londres et de publier son rapport. Elle reconnaît nettement qu’avant la déclaration Balfour et les prétentions sionistes, l’antisémitisme brutal était tout à fait inconnu sur les rives du Jourdain, mais que depuis la fameuse déclaration toute la population non juive communie dans une même haine inextinguible des juifs. La moindre occasion suffit à faire éclater des désordres et des massacres, et personne n’y peut rien. Un pogrom se produit-il? La police est mobilisée. Mais dans une pensée d’équité, on a fait de cette police une police mixte, composée de musulmans, de chrétiens et de juifs. A la moindre bagarre, les policiers se dispersent pour se joindre aux émeutiers, les juifs avec les juifs, les chrétiens avec les chrétiens, les musulmans avec les musulmans. Les armes des forces de sécurité n’ont d’autre effet que de rendre le désordre plus sanglant.

Toutes les nouvelles qui arrivent de Jérusalem confirment la justesse du rapport britannique. Les juifs épouvantés s’enfuient en masse de ce pays qui, une fois de plus, leur est amer. Depuis qu’elle s’est rendu compte que l’Angleterre ne poursuivait là-bas que des fins égoïstes, l’Amérique a cessé d’envoyer de l’argent. Les malheureux Miszrachi végètent sur la terre de Moïse. Le gouverneur Herbert Samuel leur apparaît comme un traître. Et c’est à cette situation effroyable d’ une population famélique, sans moyens d’existence, et vivant dans la crainte du pogrom, qu’aboutit ce sionisme, où les juifs commencent à voir la fin d’un rêve d’Israël.

Jérôme et Jean Tharaud.

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