ottobre 13, 2012

La questione sionista ed il Vicino Oriente. – Documentazione tratta dalla “Gazette de Lausanne”: Cronache dell’anno 1900. - 20 agosto: Il congresso sionista.


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Cap. 2

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Le congrès sioniste

Gazette de Lausanne,
20 agosto 1900, p.2

Le même correspondant de la Libre Parole au compte-rendu duquel nous avons déjà fait un emprunt a été d’abord étonné de l’indifférence manifestée par la presse londonienne à l’égard du congrès. Il écrit à ce propos:

La surprise diminue si l’on considère que les Juifs, maîtres de la presse, le sont par l’argent, et qu’ayant l’argent, ils sont peu portés à se considerer comme des exilés dans une vallée de larmes. Il ne leur vient pas à l’esprit d’accrocher leurs lyres aux arbres des bords de la Tamise et de laisser tomber des larmes dans les eaux de ce fleuve qui roule déjà tant de choses.

Le soir, au “Music Hall” l’Empire, il constate la présence dans le public d’un grand nombre d’Israélites extrémement calés.

Si je les avais interviewés sur le sionisme, dit-il, ils m’auraient très certainement répondu que leurs compatriotes du congrès avaient une interprétation absolument erronée des prophéties.

C’est du reste ce qui arriva jadis au temps de la captivité de Babylone. Les captifs commencèrent par pleurer abondamment super flumina. Mais quand le jour de la délivrance survint, au bout de peu d’années, il s’en trouva des quantités qui refusèrent de rentrer.

Au quinzième siècle, à ce que me disait un sage du congrès, un effort semblable à celui d’aujourdui fut fait par un grand nombre de Juifs. Qui s’y opposa? Les Juifs eux-mêmes. Ce considérations expliquent la froideur de la presse londinienne et, résultat plus utile, elles montrent sur quel terrain, au milieu de quelles difficultés et de quels adversaires le sionisme se meut et se déploie…

Entre temps, j’eus occasion de converser avec un certain nombre de personnes des divers pays, et voici, en peu de mots, ce qui me fut dit par les uns et les autres.

Le sionisme, sous sa forme moderne, s’est développé dans les milieux instruits du judaïsme, c’est-à-dire parmi ces juifs qui ne vivent pas du trafic, mais qui ont appris les sciences profanes, le droit, la médicine, ce qu’on sait de la nature, la philosophie, les lettres.

Le contact des idées en cours parmi les peuples leur a inspiré la pensé de reconstituer le peuple hébreu sur la base nationale. A cet égard, ils ont obéi au mouvement qui pousse tous les peuples au nationalisme depuis plus de trente ans.

C’est une tradition quasi éternelle dans le Judaïsme que le peuple hébreu retournera un jour en Palestine. Les orthodoxes pieux cultivent cette tradition; c’est pourquoi ils ont une sympathie très vive pour le Sionisme, qui voudrait donner aux Juifs un territoire et des frontières. Cependant les Sionistes ne sont guère d’accord avec le rabbinat orthodoxe au point de vue religieux.

«Nous ne croyons guère, me disait l’un d’eux, à tout ce que les rabbins racontent sur Dieu et le culte; mais d’une part il faut tenir compte du rabbin qui est suivi aveuglément par sa communauté, d’autre part nous cherchons, par raison de bon sens, de politique prévoyante, par instinct de conservation, ce qu’ils désiderent, eux, envertu de la tradition, à savoir un Etat juifs, une patrie juive.

» Puisque leur tradition est que ce Etat soit la Palestine, nous eût aussi bien convenu. Cet accord a pour effet de nous amener assez rapidement la masse immense du Judaïsme orthodoxe et croyant.

» Quant à la Palestine, il faut pour l’obtenir décider le sultan à nous la céder: on y mettrait le prix. Il va sans dire que cet Etat autonome reconnaître la suzeraineté du sultan.

» Mais comme le sultan est monarque absolu et autocrate, il suffirait que sa volonté change du jour au lendemain pour asservir et réduire en département de son empire l’Etat juif nouvellemnt créé. C’est pourquoi nous voudrions intéresser l’Europe à cet arrangement. Il faudrait que l’Europe intervint dans le contrat pour en garantir la durabilité et l’observation…».

L’adversaire du Sionisme, c’est le Judaïsme officiel, en d’autres termes les juifs arrivés. Les Juifs de cette catégorie n’entendent nullement se dessaisir de leurs royautés. L’idée de devenir de notables citoyens du royaume à fonder ne leur sourit pas. Ils croient que pour éviter des malheurs, les Juifs ont besoin, non pas de se mettre dnas leur meubles mais de débourser de temps en temps une somme pour les accidents, de subventionner des journaux, des ministres et même des souverains. Ils espèrent s’en tirer ainsi et croient que ce système suffira.

M. Nordau les a avertis hier de leur illusion. Avec ce systeme, c’est à catastrophe que l’on marche.

Dans la troisième séance, le Dr Bodenheimer s’est attaché à réfuter diverses objections juives contre le Sionisme; il a dit:

A quoi bou se réunir tous sur un point du territoire, nous ebject-on? La mission du Juif n’est-elle pas d’être sur toute la terre le cosmopolite, l’élément inassimilé entre tous les peuples et, en quelque manière, le représentant et le propagateur d’une civilisation universelle, civilisation de l’humanité et non pas de tel ou tel peuple?

Ces idées qui datent de la Revolution française, cette conception d’un Judaïsme cosmopolite, d’un citoyen de l’univers, ne s’accordent plus avec le nationalisme qui est aujourd’hui l’Evangile de tous les peuples, et il ne reste qu’à se demander pourquoi le peuple juif serait entre tous le seul qui ne cherche pas à réaliser l’idéal national, c’est-à-dire à se donner un pays et des frontières entre lesquelles chaque peuple est chez lui et se développe selon sa manière d’être, sous les lois à lui.

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