ottobre 16, 2012

La questione sionista ed il Vicino Oriente. – Documentazione tratta da “La Croix”: l) Cronache dell’anno 1885.

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L’archivio dal quale attingiamo è tratto dalla Biblioteca Digitale Gallica, che del quotidiano cattolico “La Croix” contiene una collezione che va dagli anni 1880 al 1944. L’anno di inizio spoglio è il 1897, ossia questo post da dove inizia l’esplorazione dell’archivio, che verrà utilizzato anche per attingere notizie ed articoli che potranno trovare più opportuna collocazione nelle ricerche collegate intorno alla «Questione giudaica» e alla «Questione ebraica». Anche per questa serie sarà seguito il criterio della doppia redazione, detta “a papiro” ossia disposta per singolo anno in un solo post che potrà assumere ampia dimensione, e “a libro” ossia disposta in singoli post per ogni articolo, che potrà essere tradotto in italiano e corredato di commento ed ogni utile apparato, inclusa la indicizzazione analitica dei nomi e cronologica. L’archivio ha pure una doppia numerazione: una generale di tutta la serie ed una specifica per l’anno corrente. Il Lettore sarà di volta in volta guidato nell’uso dell’ipertesto. I commenti introduttivo variano con il procedere della ricerca e formano come una discussione permanente della metodologia seguita e suscettibile di evoluzione.

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LA QUESTIONE SIONISTA
E IL VICINO ORIENTE
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tratta dal quotidiano “La Croix”


1885
1882 1884    ↔   1886 1944

La Croix: 1882 - 1883 - 1884 - 1885 - 1886 - 1887 - 1888 - 1889 - 1890 - 1891 - 1892 - 1993 - 1894 - 1895 - 1896 - 1897 - 1898 - 1899 - 1900 - 1901 - 1902 - 1903 - 1904 - 1905 - 1906 - 1907 - 1908 - 1909 - 1910 - 1911 - 1912 - 1913 - 1914 - 1915 - 1916 -1917 - 1918 - 1919 - 1920 - 1921 - 1922 - 1923 - 1924 - 1925 - 1926 - 1927 - 1928 - 1929 - 1930 - 1931 - 1932 - 1933 - 1934 - 1935 - 1936 - 1937 - 1938 - 1939 - 1940 - 1941 - 1942 - 1943 - 1944.


Anno inizio spoglio: 1897
Sommario: 1897: 1) 2 settembre:  Il sionismo. – 3)











Cap. 1

Top supra ↑ 15.10.1885 ↓ infra ⇒

Le pasteur Stoecker

La Croix,
15 ottobre 1885, p. 3
6e Année N° 719

 S’il est un personnage qui ait fait beaucoup parler de lui en ces dernières années, c’est le pasteur Stoeeker. Il est Hofprediger, prédicateur de la cour, titre qu’il partage avec plusieurs autres «ministres de la parole». En même temps il est député an Reichtag, ce qui n’est encore arrivé à aucun autre pasteur, alors qu’une vingtaine d’ecclésiastiques catholiques siègent dans la haute assemblée. Il est grandissime agitateur populaire, tribun dans toute la force du terme, sauf qu’il ne sait pas gagner les masses. Il parle indéfiniment, indéfiniment contre l’exploitation des pauvres par les riches, indéfiniment contre les Juifs, indéfiniment contre l’état social actuel, indéfiniment contre le libéralisme, indéfiniment contre l’incrédulité et le paganisme modernes. Il a su s’attirer des haines profondes, ce qui est pour lui un titre de gloire. Il est haï des libéraux, haï des juifs, haï des socialistes auxquels il prétend faire concurrence à la façon de M. de Bismarck.

M. Stoecker est le représentant de deux partis, de l’antisémitisme et du socialisme d’Etat. Contre les juifs, il fulmine des anathèmes telement violents, qu’on le dirait nourri de la moelle même du Talmud,  où les anathèmes sont innomarable.  Pour les ouvries, il est une nouvelle organisation sociale dans laquelle l’Etat serait tout. De fait, ce socialisme d’Etat ne diffère que médiocrement du socialisme des Socialistes démocrates. L’Etat est tout dans le premier système, il est tout dans le second. La différence consiste en ce que, dans le socialisme d’Etat, l’Etat se nomme Bismarck, et dans le socialisme démocrate, l’Etat se nomme Bebel ou Liebknectkt.

Donc M. Stoecker est socialiste à la Bismarck. Cela ne vaut ni plus ni moins que de l’être à la Bebel.

L’on s’est beaucoup demandé ce qui pouvait bien pousser M. Stoecker à se dépenser tellement. L’on est à peu près d’accord à reconnaître que ce n’est nullement un beau zèle qui l’anime. Est-ce l’ambition? est-ce le besoin de parler et de jouer un rôle ? Assurément ces mobiles y sont, mais on a aimé surtout à voir en lui un agent de M. de Bismarck.

M. de Bismarck hait les Juifs presque autant que s’ils étaient tous jésuites ou capucins, car il voit en eux les fauteurs des idées républicaines en Allemagne. Quand M. Stoecker pérore contre les Juifs dans les assemblées publiques, il tient le langage que M. de Bismarck aime à faire retentir dans le pays.

M. de Bismarck veut, sous le pseudonyme Etat, étendre sa main tutélaire sur tous les ressorts de la vie sociale. Il est, lui, le dieu-Etat, et M. Stoecker est son prophète.

Ce sont de ces choses qu’on ne lit pas noir sur blanc dans les journaux. Mais tout le monde les sent, tout le monde se les redit, tout le monde les sait.

Aussi les Juifs tirent-ils à boulets rouges sur le pasteur-prédicateur-agitateur-socialiste-antisémite. Ils se sont souvenus de la parole de l’Ecriture que, dans les effluves trop abondantes de la parole il se trouvera bien de la sottise. Ils ont épié ses discours, pesé chacune de ses paroles, et récemment ils ont pu le surprendre en bonne petite besogne de calomnie publiquement proférée contre je ne sais quel personnage. La presse juive a crié sur les toits: « le procès Stoecker! le procès Stoecker!» Stoecker fut condamné comme calomniateur et ce fut pour toute la nation judaïsante un immense triomphe.

Le fleuve de l’éloquence stoeckêrienne continua cependant à couler. On ne se gêne pas tant pour une petite condamnation comme calomniateur et pour une petite amende à payer, pourvu qu’on puisse se chauffer le dos et s’illuminer le visage aux rayons de soleil de la cour.

Mais voici, ô malheur! voici que la vieille bavarde à laquelle M. de Bismarck à l’habitude de se confesser savoir la Gazette de l’Allemagne du Nord, vient de lancer, elle aussi, une diatribe contre M. Stoecker. Elle lui reproche de sortir des limites dans lesquelles on aimerait en haut lieu lui voir exercer son agitation. Elle lui adresse l’invitation à prêcher dans ses réunions publiques seulement contre l’impiété et le paganisme modernes. C’est là une œuvre de la mission à l'intérieur et il doit en respecter les limites.

La galerie eut soin de rire à la vue de cet avertissement et les éclats de ce rire furent formidables.

Or, voici la justification de M. Stoecker. C’est une caractéristique du protestantisme berlinois, comme on ne pourrait en trouver une plus coloriée:

« La mission à l’intérieur, dit-il, ne suffit pas pour combattre les puissances qui propagent l’impiété et qui minent la foi. Elle ne réunit que des groupes minimes, elle n’étend son action qu’à quelques centaines d’individus, alors qu’il s’agit de nombreux millions. L’âme du peuple toutentier eut devenue étrangère au christianisme. L’irréligion, l’impiété, l’indifrence et la haine de la religion ont atteint chez notre peuple si pieux, autrefois, une hauteur qu’elles n’ont point connu depuis 1800 ans!..»

Ces aveux sont précieux à recueillir. Nous les enregistrons dans la Croix comme un précieux document historique. Ce sont là les fruits du protestantisme décrits par un pasteur qui est un des prédicateurs de la Cour.

Et personne, non, personne ne s’élève pour protester contre ces paroles de M. Stoecker. On aime à lui prendre en mal tout ce qu’il fait et tout ce qu’il dit. Mais quant à attaquer cette caractéristique du protestantisme, nul n’y songe. Tous unanimement passent condamnation là-dessus.

N’est-il pas temps que l’Eglise catholique fasse sa rentrée à Berlin?

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